Cette fois-ci je pars en solo avec pour destination Gavarnie et le massif du Vignemale, sur un coup de tête en profitant de ce long weekend de l’ascension.
Départ donc vendredi en début d’après-midi car une longue route m’attend (3h30) et afin de louer une paire de crampons à Argelès-Gazost où un magasin m’a été recommandé.
Argelès se trouve à environ 1h de Gavarnie, le paysage est déjà superbe et l’on commence enfin à entrevoir les premiers « 3000 » !
Le pic du Taillon (3144m) vu depuis la route de Gavarnie.
Vue sur le Cirque de Gavarnie.
A l’entrée de Gavarnie, se trouve sur la droite, la route qui mène au lac d’Ossoue (1838m), départ de la rando pour le Vignemale. Il est aux alentours de 19h lorsque j’emprunte cette route. J’avais en effet prévu de passer la nuit près du lac dans la voiture et de partir dans la nuit en direction du sommet. La rando étant donnée pour 10h aller/retour en été, je préférais garder une certaine marge sachant qu’il me fallait rendre les crampons le samedi avant 19h et que la neige était encore bien présente, ce qui ralentirait certainement ma progression.
Cette route de 8km est réputée assez difficile et mal entretenue, je comprends à la vue d’une première coulée de neige… mais heureusement la voiture passe.
Quelques mètres plus loin, une deuxième coulée bloque ce coup-ci totalement la chaussée, ce qui jusqu’à présent s’était parfaitement déroulé prenait une tournure plus délicate, j’avais à peine parcouru plus d’un kilomètre, le lac était encore loin et il me fallait du coup réviser mes plans.
Je décidais donc d’emporter avec moi le minimum d’affaires, ne sachant pas ce qui m’attendait. Le duvet ferait l’affaire pour bivouaquer au bord du lac, la tente étant trop lourde, et je me passerai du trépied pour l’appareil photo ainsi que d’une partie des victuailles; il est 19h15 et un soleil encore radieux m’accompagne pour cette marche d’approche imprévue…
J’allais rencontrer encore de nombreuses coulées de neige sur cette route dévoilant après chaque lacet un paysage de plus en plus beau, finalement je ne regrettais pas de la parcourir à pied…
Un premier aperçu sur le massif du Vignemale, la route est encore longue!
Dans mon dos, un sommet superbe.
Le bitume à maintenant laissé place à un chemin caillouteux, et les gorges à des prairies verdoyantes. La rencontre avec de nombreuses marmottes peu farouches ajoute encore au plaisir de découvrir cet endroit.
Je pouvais maintenant distinguer clairement la Pique Longue, point culminant du massif du Vignemale.
Disparition du soleil derrière les sommets, la température s’en ressent immédiatement, désormais je poursuivrai mon chemin dans l’ombre.
Des névés de plus en plus nombreux.
Après 2h de marche j’arrivais enfin au lac, il ne me restait plus qu’à trouver un endroit abrité où bivouaquer
Vue sur le lac et la vallée d’Ossoue.
Soleil couchant sur les sommets environnants.
La cascade qui allait bercer ma courte nuit… J’avais en effet prévu de partir très tôt dans la nuit, mais j’ai finalement trouvé plus sage de ne lever le camp qu’au lever du jour, il y avait plus de neige que prévu, et une épaisse brume s’est emparée de la vallée une fois la nuit tombée laissant apparaître, aux environs de 3h00 un ciel magnifique chargé d’étoiles présageant une journée radieuse.
Mon petit bivouac au réveil (6h00), le duvet est partiellement gelé, je n’ai dormi qu’une paire d’heure tout au plus par intermittence et je me suis levé grelottant mais heureux à l’idée de la journée qui m’attendait !
Le lever du jour sur la vallée.
Au bout de la vallée en regardant vers le lac, le GR10 qui jusqu’ici s’est déroulé quasiment à l’horizontale va maintenant s’élever en lacets jusqu’à la base du glacier.
Passage du torrent ou « barranco d’Ossoue ».
Je commençais à dominer la vallée avec en toile de fond le Cirque de Gavarnie.
L’ascension devenait à présent plus rude et l’orientation plus délicate.
Au fond, la base du glacier que j’aurai normalement dû rejoindre beaucoup plus tôt si je ne m’étais trompé l’itinéraire…
heureusement, le fait de contempler les paysages qui m’entourent suffisent à me remonter le moral!
Crampons aux pieds, je me dirige lentement, sous un soleil de plomb en direction du glacier.
La pente devient de plus en plus raide…
Le Petit Vignemale (3032m) à droite et le Montferrat (3219m) à gauche marquent l’entrée du glacier.
Les contreforts du Petit Vignemale.
Le Petit Vignemale…
l’entrée du glacier…
et le Montferrat qui me semblent bien loin!
La chaleur harassante et la pente de plus en plus prononcée rendent l’ascension difficile, pour la première fois je souffre vraiment, je pense même à abandonner… une paire de figues sèches allaient m’aider à reprendre ma progression.
Plus que 600m de dénivelé…
Tout en bas le chemin d’accès au lac.
Me voilà engagé dans le glacier, la Pique Longue (3292m) apparaît enfin avec à sa droite la Pointe Chaussenque (3204m) la progression se fait dans une neige non porteuse dans laquelle je m’enfonce parfois de 30cm, ce qui n’est pas pour faciliter la tâche.
Le Petit Vignemale que j’allais bientôt dominer.
La vue de plus en plus belle.
La Pique Longue qui semblait ne pas se rapprocher…
La Pique Longue et à sa gauche, le Clot de la Hount (3289m)
De gauche à droite: une partie de la Pique Longue (3298m), le Clot de la Hount (3289m), le Col de Cerbillona, le Pic de Cerbillona (3247m), le Col de Lady Lister et le Pic Central (3235m).
A droite, le Pic de Cerbillona et à sa gauche le Pic Central.
Le Montferrat (3219m).
Le Montferrat et la vue plongeante sur la vallée d’Ossoue.
Le Petit Vignemale que j’avais fini par dépasser… ouf !
Après la longue remontée du glacier sous une chaleur de plus en plus écrasante, je touchais au but… La rencontre avec un gars montant en ski de rando et au moins aussi épuisé que moi va faciliter la dernière ligne droite laquelle va s’avérer relativement difficile.
Nous voilà enfin au sommet, après 6h30 d’efforts récompensés par un panorama à couper le souffle.
Celui avec qui j’ai gravi la Pique Longue et que je remercie pour sa présence fut d’un soutien non négligeable.
Une erreur d’un mètre sur ma montre… aïe… lol.
Le glacier dans toute sa splendeur.
Le Cirque de Gavarnie et la vallée d’Ossoue.
La vue côté nord.
La vue côté nord.
De retour dans la vallée, une dernière pause dans un lieu enchanteur afin de décompresser de la descente éprouvante depuis le glacier.
Le petit pont enjambant le torrent.
Un dernier regard derrière…
il me restait encore deux bonnes heures avant de rejoindre la voiture…
Je suis finalement arrivé au parking à 17h00, à l’heure donc pour restituer les crampons et souffler un bon coup!
Une heure plus tard je quittais cet endroit superbe dont je garderai un souvenir impérissable…