Voilà bien longtemps que j’avais envie de faire cette course classique des Pyrénées, mais je n’avais jamais eu l’occasion, et puis Gavarnie ce n’est pas la porte à côté.
Ce weekend tout était réuni, 2 jours de libre, une belle météo annoncée et une grosse envie de montagne.
Un petit coup de fil à Laurent et nous voilà à Gavarnie samedi en milieu d’après-midi.
Il est environ 17 heures lorsque nous attaquons la montée vers refuge des Espuguettes sous un beau soleil. Après avoir traversé le village en direction du cirque, le sentier s’élève en lacets dans la forêt pour déboucher sur les prairies du plateau de Pailla. On passe ensuite devant la cabane du même nom et 30 minutes plus tard on arrive au refuge. Le cadre est superbe, des chevaux et des ânes paissent tranquillement.
Le refuge des Espuguettes et le Pic Rouge de Pailla.
Beaucoup de troupeaux en estive dans le coin.
Nous arrivons au refuge vers 19h30 et plantons la tente non loin. Le temps de manger un bout et la brume envahit petit à petit les lieux. A 21h nous sommes dans les duvets.
Le lendemain, réveil à 5h et départ à 6h10 après avoir laissé au refuge tente et duvets, afin de limiter le poids des sacs, déjà assez lourds.
Pour atteindre le départ de la voie, on emprunte d’abord des sentes plus ou moins marquées sous le Pic Rouge de Pailla, puis on traverse en ascendance droite le petit glacier de Pailla avant de remonter une rampe évidente qui conduit au pied de l’arête. Une superbe mer de nuage était formée dans la vallée.
Sur le glacier de Pailla avec à gauche le départ du couloir Swan.
C’est ici que les choses sérieuses commencent. Nous attaquons la voie à 8h.
Une belle vue sur le cirque avec de gauche à droite : le Casque, la brèche de Roland et le Taillon.
Une cordée d’écossais devant nous.
Pour progresser plus vite, nous faisons la première partie de la voie (ensemble de II et III) en corde tendue.
Ensuite nous tirons plusieurs longueurs. La pose des protections n’est pas toujours facile, le rocher étant parfois délité. Plusieurs prises me resteront dans les mains avec quelques frayeurs à la clé !
Malgré ça l’escalade de l’arête est vraiment plaisante, qui plus est dans un cadre grandiose.
Plus on reste près du fil plus le rocher est sain.
Nous sortons au sommet à 15 heures, la vue est fabuleuse.
Une rapide collation et nous repartons en direction du lac glacé et de la brèche de Tuquerouye, sous l’œil du Mont Perdu.
Nous perdrons beaucoup de temps à trouver le chemin qui contourne le lac par la gauche. Finalement nous en ferons le tour par la droite…
Depuis le refuge de Tuquerouye, la vue est imprenable sur le lac glacé et le Mont Perdu. Il est 17 heures nous ne traînons pas.
Descente sur la Hourquette de Pailla.
A partir de là nous entamons la longue traversée puis remontée vers la Hourquette d’Alans que nous aurons du mal à trouver dans la brume. Nous hésitons plusieurs fois, retournons sur nos pas, le temps passe. Il est 20 heures quand nous trouvons enfin le passage, ouf ! Mais il faut encore rejoindre le refuge pour récupérer le matériel de bivouac. Nous y arrivons finalement à 21h15.
Maintenant c’est la dernière « ligne droite » jusqu’à la voiture, un véritable chemin de croix. Nous y parvenons finalement à 23h00, harassés.
Nous mangeons un bout rapidement et prenons la route. A 5h00 je suis enfin au lit. Voilà 24 heures bien remplies 🙂
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