Randonnée dans les gorges de la Carança


Une fois n’est pas coutume, c’est encore dans les Pyrénées Orientales que la météo était annoncée la plus clémente pour cet avant-dernier weekend du mois d’avril. Nous décidons donc d’aller passer le nuit au refuge du Ras de Carança, en vue de rejoindre le lendemain, l’estany de Carança à 2264 mètres d’altitude.

Mais avant d’atteindre le refuge, il faut remonter la longue vallée de la Carança qui débute par les célèbres gorges éponymes, aux portes du petit village de Thuès-Entre-Valls, et qui possèdent des passages vertigineux taillés dans la roche et surplombant d’une centaine de mètres le torrent en contrebas.

Ces passages ont été aménagés à partir de 1943. Ils permettaient l’acheminement du matériel destiné à la création de galeries souterraines pour le captage de l’eau dans le but de produire de l’électricité pour la ligne du Train Jaune. Par la suite, des passerelles, ponts de singe et échelles ont été installés pour permettre de remonter les gorges, ce qui rend le parcours ludique.

Lorsque nous prenons la route samedi matin, le temps est maussade. Le col de Jau est plongé dans la brume. C’est en descendant la verdoyante vallée de la Castellane que nous trouvons le soleil.

Le Canigou depuis la vallée de la Castellane
Peu après Mosset, dans la vallée de la Castellane, le Canigou se dévoile

En fin de matinée nous quittons le parking de Thuès, à 830 mètres d’altitude pour pénétrer dans les gorges. Après quelques minutes on franchit une passerelle qui enjambe la Carança et le chemin s’élève fortement pour atteindre le sentier en corniche.

Chemin d'accès gorges de la Carança
C’est bien par là !
Chemin taillé dans la roche - gorges de la Carança
Le chemin taillé dans la roche

Le cadre est superbe et la végétation luxuriante en cette saison, et pour ne rien gâcher nous sommes quasiment seuls. C’est assurément la bonne période pour découvrir l’endroit.

Passerelles, gorges de la Carança
C’est parti pour la première passerelle
Passerelle Carança
Les passages sont bien sécurisés
Passerelle Carança
L’équipement est dans l’ensemble en très bon état
Passerelle Carança
Tantôt rive droite

Les passerelles et ponts suspendus s’enchaînent, toujours au dessus du torrent dont le débit est relativement costaud avec la fonte des neiges.

Passerelle Carança
Tantôt rive gauche
Passerelle Carança
Suspendus au dessus du torrent
Passerelle Carança
Ca va tanguer !

Après le dernier pont suspendu on prend pied sur  un chemin très agréable, qui s’élève en douceur au milieu des hêtres et des noisetiers. On atteint peu après la dernière échelle vers 1270 mètres.

Pont de pierre Carança
Pont en pierre sur un affluent vers 1150 mètres

La forêt laisse place plus haut à une végétation plus clairsemée.

Vallée de la Carança
On quitte la forêt

Après un peu plus de 4 heures de marche, nous arrivons au refuge (1831 mètres – 30 places gardées de fin mai à fin septembre et 19 places non gardées le reste du temps – toutes les infos ici). Le ciel est couvert, mais les averses annoncées n’arriveront qu’en début de soirée, nous laissant le temps de faire un bon stock de bois, qu’il faut aller chercher très loin tant le site est fréquenté.

Refuge du Ras de Carança
Refuge en vue !
Refuge du Ras de Carança
Benvingut al refugi

Le refuge est dans un état irréprochable, tout est propre et bien rangé. C’est la preuve que les gens peuvent être respectueux, et c’est tant mieux !

Et comme nous sommes seuls nous avons le plaisir d’observer de près une harde de chevreuils et un couple de marmottes s’affairer aux alentours.

Refuge du Ras de Carança
Tout ce qu’il faut pour être bien !

Dans la soirée nous sommes rejoints par Benjamin, un anglais engagé dans la traversée des Pyrénées qui arrive du village de Mantet.

Le lendemain, nous reprenons notre chemin, en direction de l’estany de Carança, à 2264 mètres d’altitude.

Café - Refuge du Ras de Carança
Un petit café…
Refuge du Ras de Carança
… Et c’est parti !
Vers l'estany de Carança
Un rayon perce

Le ciel a du mal à se dévoiler, mais le vent finit par chasser définitivement les nuages dans la matinée. Un vent assez fort qui accentue la sensation de froid.

Vers l'estany de Carança
Soleil timide…
Vers l'estany de Carança
… Puis plus présent au fur et à mesure qu’on s’élève

A partir de 2000 mètres la neige commence à être bien présente, avec par endroits de grosses accumulations, rendant la progression assez pénible. On s’enfonce régulièrement jusqu’aux genoux voire plus.

Vers l'estany de Carança
Fait pas chaud par ici
Traversée du ruisseau Carança
Par où ça passe ?
Vers l'estany de Carança
A partir de là, la neige est omniprésente
Vers l'estany de Carança
Dernière ligne droite avant l’étang
DSC_0272
Encore une traversée de ruisseau
Estany Blau
L’estany Blau
Vers l'estany de Carança
Dernière ligne droite…

Nous atteignons enfin l’étang après 3 heures de marche, presque le double de ce qu’indiquait le topo. La neige de printemps a failli avoir raison de notre motivation mais heureusement nous avons persisté et le spectacle offert par l’étendue gelée du lac a suffi à nous faire oublier les désagréments de cette neige trop molle.

L'estany de Crança
… Et l’estany de Carança se dévoile

De là, il est possible de continuer jusqu’au pic de l’Enfer, 600 mètres plus haut, mais c’est plutôt à faire sans neige, et ça doit faire une belle bambée ! On reviendra.

Le pic de l'Enfer
Le pic de l’Enfer, 2869 mètres

Une bonne pause casse-croûte plus tard, nous attaquons la longue descente jusqu’à Thuès, 1500 mètres plus bas.

Retour au refuge de Carança
Ca brasse un peu là non ?
Sommets Carança
Un dernier regard vers les cimes
Vallée de la Carança
C’est beau là
Planell de la Basse
Là aussi 🙂
Pic de Raco Gros et Roc Andorada
Pic de Raco Gros et Roc Andorada dominent le Planell de la Basse
Vallée de la Carança
Dans les genêts
Refuge du Ras de Carança
Retour au refuge
Gorges de la Carança
2 heures plus tard on retrouve les passerelles…
Gorges de la Carança
… Et le chemin en corniche
Gorges de la Carança
Couleurs de printemps

Une petite vidéo de la rando :

Nous rejoignons le parking à 16h30, bien contents d’arriver après 6 heures de descente. Les pieds fument et les genoux grincent mais nous garderons un excellent souvenir de cette rando qui offre, par son amplitude, une grande variété de paysages et de végétation. Le parcours des gorges est accessible à toute personne non sujette au vertige et ayant un minimum l’habitude de la marche, les enfants également au-delà d’une dizaine d’années.